Place de ma MOB

    Construire une MOB, toute une aventure… Venez la partager avec nous !

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    Un Noël qui sera blanc manifestement, enfin dans la région tout du moins. Cette époque de l’année est traditionnellement celle des bilans et des rétrospectives, je vais donc me livrer à cet exercice.

    Que de chemin parcouru au cours de cette année 2010: que hauts et que de bas, que de tracasseries et que de soulagements, que de problèmes et que de solutions, que d’alternatives et que de choix, en un mot que d’occupation !!
    Si j’essaie de me replacer dans l’état d’esprit qui était le mien au début de l’année 2010, je crois pouvoir dire sans trop me tromper que l’espoir mâtiné d’expectative était le sentiment prépondérant à cette époque. Qu’allions nous reconstruire exactement ? Dans quels délais ?
    Nous en étions aux premières ébauches de plans. Initialement très ressemblants à la construction initiale puisqu’en traditionnel (agglo, parpaing, moellon, bloc béton, appelez ça comme vous voulez) et s’appuyant sur le vide sanitaire qui devait être conservé. Jugez plutôt avec cette vue de la façade sud ouest à l’époque.
    facade_old

    A titre de comparaison voici la même façade dans sa version définitive.
    sud-ouest

    Et le résultat final. Qui a dit qu’on a bien fait ?
    vue3

    Au niveau des délais nous nous voyions habitant dans notre nouvelle maison dès le mois de juin/juillet (non non c’est pas une blague !).
    Une fois notre choix de construire une MOB arrêté, débutait alors la très longue phase de conception qui devait après maintes versions, chamboulements et revirements, aboutir à la version définitive que vous connaissez tous. Ce fut aussi le début de la quête des entreprises qui seraient à même de construire cette maison, quête qui devait au bout de plusieurs mois aboutir à un choix entre deux alternatives au coût comparable. Nous nous félicitons encore régulièrement d’avoir fait confiance au groupe Gerland dont l’entreprise Gouy prit en charge la démolition et le gros oeuvre mais surtout à l’entreprise Leroy et ses artistes charpentiers maniant le marteau et la scie qui érigèrent en un temps record notre cathédrale de bois. Petit clin d’oeil:
    cathedrale

    Ce fut également l’époque où la plupart de mes soirées étaient passées à m’user les yeux sur l’écran de l’ordinateur à éplucher les forums, blogs, normes, avis techniques et autres ressources disponibles car j’avais tout à apprendre dans les domaines de la construction, isolation, ventilation, étanchéité, chauffage au bois, protection solaire, courants faibles, éclairage basse consommation, récupération d’eaux pluviales, classe de résistance aux intempéries du bois et j’en passe. Je salue ici la patience de Cécile qui savait que ce temps passé ne le serait pas vainement. Je dois ici remercier tous les anonymes qui m’ont fait profiter de leurs connaissances dans tous ces domaines et en premier lieux les « pilliers » des forums de l’excellentissime site www.futura-sciences.com (herakles si tu lis ça, merci ;-) ).

    Ce fut aussi le temps des relations tendues avec notre conducteur de travaux qui malgré sa bonne volonté évidente souffrait d’une part de sa méconnaissance de ce mode constructif (nous étions ici à égalité) mais aussi de sa surcharge de travail qui le rendit indisponible au moment où nous avions le plus besoin de sa présence. Donc merci à lui tout de même pour sa contribution à ce projet car même si elle fut en dents de scie me fut précieuse ne serait-ce que par les échanges que nous eûmes. En effet mes connaissances récentes et pluridisciplinaires restaient principalement livresques/internetesque et donc très théoriques; il était donc sain de les confronter à la réalité de la construction et au mode de fonctionnement de la grande majorité des artisans encore très peu au fait de ces nouvelles préoccupations qui étaient les miennes.

    Merci également à Cécile et aux nombreuses bonnes volontés au sein du groupe SAMSE qui nous firent profiter de leur carnet d’adresses pour dénicher des artisans au top, des conseils de première mains sur les MOB, car cette entreprise a pour volonté de développer ce mode constructif, et sans oublier des matériaux et articles au meilleur prix.

    Merci aux artisans du second oeuvre qui exécutèrent un quasi sans faute pour nous permettre de tenir les délais que nous nous étions fixés pour la date d’emménagement. Certes nous sommes passés d’un emménagement initialement prévu au début de l’été à quelque chose de plus … hivernal mais gardons tout de même à l’esprit qu’entre le premier coup de pelleteuse qui devait abattre les ruines de la précédente maison et notre emménagement, il ne s’est écoulé que 6 mois et demi, un record !
    Une photo prise le 9 juin (que de chemin parcouru):
    demol

    Merci à mon Papa qui intervint au moment opportun pour m’aider à poser ces satanées portes intérieures que personne ne voulait poser ! Un défi qui ne devait pas résister longtemps à ce bricoleur émérite.

    Merci également à notre assurance car nous nous devons de reconnaître ici leur leur sérieux et leur humanité, bien éloignés de la réputation qu’a généralement cette profession dans la population française. Loin de pinailler pour pouvoir nous rembourser la somme la plus faible possible, ce sont eux en définitive qui nous on permis de faire table rase du passé et d’ériger la MOB de nos rêves.

    Merci enfin à toi lecteur qui par ton assiduité et parfois tes contributions (Ben tu es number one forcément ;-) ), fut l’aiguillon qui me donna l’énergie et la volonté de partager cette longue expérience qu’est la construction d’une MOB. Les plus de 300 visites hebdomadaires principalement en provenance du moteur de recherche le plus utilisé sur la planète, sont là pour démontrer que ma prose et mon expérience vont probablement servir à beaucoup de gens et ce tant que ce site restera en ligne. Je me suis même surpris à tomber sur mon propre blog en faisant une recherche sur internet, quelle ironie !

    Je terminerais en citant une initiative d’un certain chanteur engagé qui a mis aux enchères sur eBay sa MOB (celles avec deux roues) au profit de l’UNICEF. Si un lecteur (très) fortuné veut faire monter l’enchère actuelle de 8 millions d’euros (enfin j’espère que ce sont des enchères sérieuses qui l’ont fait atteindre des tels sommets ), qu’il n’hésite pas !

    Je laisse donc le mot de la fin à l’inspirateur du nom de ce blog: « Laissez béton ! » (Traduction: « faites tous des MOB et halte au dictat du parpaing ! »).

    Et j’espère que vous avez tous été bien sages cette année sinon voyez ce qui vous attend !
    perenoelmechant

    Joyeux Noël et bonne année et à très bientôt sur ce blog qui n’a pas encore dit son dernier mot …

    Mais que se cache-t-il sous cet énième acronyme ? Rien d’autre qu’un sujet qui m’a pas mal occupé dernièrement en recherches et exploration de forums spécialisés, je veux parler de la Voix Données Images. Il s’agit d’un réseau parallèle au réseau courant fort, déployé en étoile autour d’un deuxième tableau qui sera fixé à côté du tableau électrique (sur gaine GTL également).

    Que fait-on passer sur ce réseau VDI ? Comme son nom l’indique, il peut faire transiter le téléphone analogique, le réseau informatique (jusqu’à 1 voir 10 gigabits), la télévision (TNT ou Cable, plus difficilement le satellite) et même d’autres applications plus exotiques telle que des enceintes home-cinéma. Sa force c’est sa disposition en étoile autour d’une baie de brassage qui fait qu’une prise n’a pas de fonction arrêtée. Elle peut selon les besoins passer d’une prise téléphone à une prise TV, seulement en déplaçant un cordon dans le tableau VDI.

    Un câble VDI peut supporter une des quatre normes suivantes:

    • Grade 1 : câble réseau Cat5e, bande passante 100Mhz (Téléphonie).
    • Grade 2 : câble réseau Cat6, bande passante 250Mhz (Téléphonie + ADSL).
    • Grade 3 : câble réseau « sans catégorie, hé oui ! », bande passante 900Mhz (Téléphonie + ADSL + TV).
    • Grade 3s : câble Grade 3 900Mhz dont 1 paire 2200Mhz (Téléphonie + ADSL + TV + SAT).

    Le tableau qui va être installé est le TN433 de chez Hager. C’est un tableau Grade 3, ce qui veut dire que les prises RJ45 livrées sont certifiées Grade 3 et également qu’il dispose de tout l’espace nécessaire pour loger la connectique et les modules pour pouvoir dispatcher voix, données et TV sur n’importe quelle prise de la maison.

    tn433

    Au niveau du câblage, j’ai déjà dit dans un article précédent qu’il s’agissait de Grade 3 (c’est tout de même mieux pour aller avec un tableau Grade 3). Ce câble desservira 12 prises RJ45 (Cat6 STP modèle ALB81039 de chez Schneider) réparties un peu partout dans la maison:

    • une dans chaque chambre
    • une dans chaque salle de bain
    • quatre dans le salon
    • une dans la cuisine

    Pourquoi dans les salles de bain ? Pourquoi dans la cuisine ? Pourquoi pas ! Plus sérieusement, je songe à des systèmes de sonorisation qui me permettront d’envoyer n’importe quelle source audio dans les salles de bain: radio, web-radio, bibliothèque iTunes, etc.

    12 prises ça peut sembler beaucoup mais certains recommandent carrément d’en mettre 3 par chambre, beaucoup plus dans le salon, dans la salle de bain, la cuisine et même dans les WC !!

    Dans un premier temps je ne prévois pas d’installer d’antenne râteau, je me contenterai de la TV sur ADSL de Free,  ce qui implique que je ne pourrai pas envoyer le signal TV sur plusieurs prises. Pas bien grave ça.

    Dans le tableau VDI je compte loger le boîtier Freebox ADSL, au plus près de l’arrivée FT, juste après le DTI (Dispositif de Terminaison Intérieure, la frontière entre le domaine de France Telecom et le mien …) pour réduire l’atténuation. Le boîtier HD pourra être branché sur n’importe quelle prise RJ45, dans le salon à côté de la TV de préférence.

    Comme le switch de la Freebox V5 n’a que 4 ports, je compte ajouter dans le tableau ou à proximité un switch ethernet 8 ports gigabits. J’ai repéré ce modèle qui présente l’avantage non négligeable de pouvoir alimenter  jusqu’à 4 périphérique en PoE (Power over Ethernet, 802.3af pour les intimes), le Netgear GS108P. Si le périphérique est prévu pour être alimenté en PoE (comme beaucoup de caméras de surveillance récentes) alors il n’y a qu’à tirer un câble ethernet et il se débrouillera pour en tirer l’énergie qui lui est nécessaire. Si le périphérique n’est pas prévu pour être alimenté en PoE mais que ses besoins en énergie rentrent dans les limites de ce que peut fournir le switch (soit 15,4W par port), alors il suffit d’ajouter un « splitter » comme celui-ci au bout du câble.

    Bon d’accord le terme est peut être un peu ronflant, je n’ai pas la prétention d’avoir la fiabilité d’un BET (bureau d’étude thermique) mais à force de traîner dans les forums et d’étudier ma bible de la maison BBC, il y a certains concepts qui finissent par rentrer.

    J’ai eu la chance de tomber sur une feuille Excel constituée par Cédric, un passionné qui a conçu (et partiellement construit) sa propre MOB dans le 74, qui lui a permi de calculer les déperditions et apports thermiques de son bâtiment afin de dimensionner son chauffage. L’intérêt c’est que sa MOB est terminée et qu’il a donc un recul suffisant pour affirmer qu’il est tombé juste avec une marge d’erreur de moins de 25%. Si vous voulez faire un saut sur son blog, vous trouverez son adresses dans les liens.
    Cette feuille Excel peut faire très peur de prime abord mais il y a finalement peu de choses à savoir pour l’utiliser, toute sa puissance et sa complexité sont masquées derrières les formules avancées qu’elle contient. Je vous mets à disposition un lien si vous souhaitez la récupérer pour voir en détail tout ce qu’elle prend on compte dans les calculs, c’est tout simplement impressionnant, jugez plutôt:

    • Emplacement géographique (latitude, longitude: j’ai pris Grenoble)
    • Données climatiques (températures moyennes, ensoleillement moyen)
    • Surface et volume habitable
    • Nombre d’habitants (et oui chaque être humain produit des kW !)
    • Débit et rendement de la VMC double flux
    • Résistance thermique de chaque paroi (en détaillant le sandwich couche par couche)
    • Prise en compte des ponts thermiques (y en a pas dans ma maison, promis ;-) , ou si peu alors!)
    • Apports solaires (en fonction des fenêtres et de leur exposition et des tas d’autres paramètres)
    • Type de chauffage utilisé (le rendement et le coût de l’énergie diffèrent)
    • Et j’en passe …

    Je vous livre donc le Ubat obtenu: 0,28 W/m2.K. Ce qui nous donne en fonction des déperditions et des apports internes et solaires, une puissance de chauffage requise de 4,2kW.

    Ci dessous un camembert montrant comment se répartissent les déperditions thermiques du bâtiment.

    camember

    Et maintenant un graphique avec les besoins en chauffage (en gris) et les apports internes (en bleu) et solaires (en jaune).

    repartition

    Tout ceci semble favorable à l’excès car les apports solaires permettent d’arrêter totalement le chauffage dès le début du mois de mai et de ne reprendre que progressivement à partir de début septembre. Souhaitons que ce ne soit pas loin de la vérité et que l’on ait un printemps digne de ce nom dès l’année prochaine pour vérifier ça.

    La puissance du chauffage que nous allons mettre se situe  donc autour de 4kW, on peut appliquer la même marge d’erreur que le concepteur de la feuille de calcul pour obtenir 5kW.

    Maintenant le dilemme se situe au niveau de la marge de sécurité qu’on pourrait être tenté d’ajouter au cas où … C’est à mon avis une erreur car faire tourner un poêle d’une puissance surdimensionnée, en dessous de son régime nominal (au ralenti donc) n’est pas efficace car le rendement n’est pas bon et les poussières et gaz nocifs émis sont supérieurs.

    Nous voici donc en quête de la perle rare de poêle à bois (pas à granules) correspondant à cette puissance et à des tas d’autres critères que je détaillerai dans un autre article.

    Lien vers la feuille Excel, c’est ici

    J’avais annoncé des dossiers de fond comme l’étude thermique « maison » et le choix du modèle de poêle, j’avance, j’avance et je suis proche de livrer le résultat de mes cogitations. J’espère pouvoir poster sur ces sujets au cours du week-end. Le sujet des éclairages par LED est fort logiquement passé au second plan, chaque chose en son temps.
    Restez à l’écoute donc.

    Après ce déluge de photos et de lectures faciles, il est peut être temps de revenir un temps à la théorie et de se pencher sérieusement sur quelques points essentiels. Par ordre d’importance je citerais:

    1. Calcul du Ubat (pour ceux au fond qui ne suivent pas, c’est le coefficient de transmision thermique globale du bâtiment) pour en déduire les besoins en chauffage et afin de dimensionner au plus juste la puissance du poêle à bois.
    2. Choix du poêle à bois en fonction de ce Ubat et d’un cahier des charges serré.
    3. Choix du modèle et conception du réseau de gaines de la VMC double flux (cahier des charges serré là aussi).
    4. Choix des spot à LED qui éclaireront le salon/salle à manger/cuisine. J’ai reçu mon échantillonnage de LED de différentes couleur et technologie.

    Je vais donc dans les prochains jours, poster des articles sur ces sujets mais par forcément dans cet ordre alors ne vous éloignez pas trop.

    Juste un bref aperçu des premiers tests avant de faire un article plus poussé sur les différentes technologies de LED disponibles sur le marché. Je suis allé acheter un spot 48 LED consommant 2W et soit disant équivalent à une ampoule de 35W.

    Il s’agit de ce spot de marque XanLite:

    48_led_2w

    J’ai pris deux photos pour essayer de démontrer la différence entre les LED et l’halogène. On commence par l’halogène, plus chaud, plus jaune, plus lumineux et surtout, et c’est la surprise, plus focalisé.

    halo50w

    On continue avec le spot 48 LED dont la couleur est plus blanche, plus proche de la lumière du jour, plus homogène mais sans surprise moins lumineux (ce qui n’est pas flagrant mais comme l’appareil photo ajuste automatiquement l’exposition, on peut finalement difficilement comparer deux spots s’ils ne sont pas sur la même photo).

    48led

    Comme les sujets les plus complexes ont déjà été dégrossis, intéressons-nous à un sujet plus léger auquel tout le monde s’est déjà frotté au moins une fois, j’ai nommé la cuisine intégrée.

    Comme beaucoup de gens nous sommes passés par la case Ikea, ce qui inclut la prise en main du magnifique outil de CAO disponible sur leur site, pour arriver à une esquisse à peu près satisfaisante et à une ébauche de prix (sans les accessoires, et attention aux accessoires chez Ikea, ça douille !). Munis de ce plan nous nous sommes rendus dans le magasin de Saint-Martin-d’Hères (la punition, en ce qui me concerne), mais nous n’avons pas été emballés ni par les show-rooms ni par les échantillons de plans de travail ou de portes d’éléments.

    Bien embêtés d’avoir ainsi fait chou blanc, nous nous sommes rappelés qu’une voisine du bout de la rue tenait justement un magasin de cuisines et salle de bains à Chatte, non loin de Saint Sauveur. Ni une ni deux, nous lui rendons visite, lui montrons l’esquisse et discutons de nos souhaits et de notre budget et une semaine plus tard, voici le résultat:

    cuisine

    J’avoue que nous avons été totalement emballés et c’est la preuve qu’un dessin vaut mieux qu’un long discours (et que le crayon est souvent supérieur à la CAO quand il est manié par les bonnes mains). La surface des plans de travail ainsi que la quantité des rangement va nous faire (enfin principalement Cécile, avoue-je à ma grande honte) accéder à une nouvelle dimension de la cuisine. Le plus non négligeable est évidemment la pose par un professionnel qualifié que nous pourrons faire revenir autant de fois qu’il le faudra si le résultat n’est pas à la hauteur.

    Nous ne sommes pas encore fixés sur le type de plaque de cuisson. Tout gaz ou moitié gaz moitié induction, j’ai une préférence pour cette dernière solution. Des arguments ?

    Bref j’ai hâte d’être dans cette cuisine, ça voudra dire que la maison autour devrait être achevée, enfin il me semble …

    Vous avez probablement déjà entendu parler de ces termes dans les médias sans forcément savoir tout ce qu’ils recouvrent. Je ne vais pas (cette fois) vous assommer de définitions mais plutôt passer en revue une liste non exhaustive de ce qui peut faire qu’une maison obtienne ce genre de qualification.

    En premier lieu évidemment une isolation très performante. Ca a été notre choix dès le début et je m’en suis déjà expliqué dans les articles précédents.

    En second lieu, l’utilisation de matériaux ayant une faible énergie grise. L’énergie grise est la somme des énergies pour produire et acheminer les matériaux sur le chantier, et par voie de conséquence la quantité de gaz à effet de serre produite. Par essence (sans mauvais jeu de mots) le bois est parmi les matériaux ayant l’énergie grise la plus faible, sauf si on les fait venir d’Australie évidemment. C’est pourquoi nous avons opté pour le bardage mélèze dont la provenance est toujours Européenne. Le Red Cedar, plus classe, plus cher, doit lui traverser l’atlantique pour arriver chez nous. Le bois c’est aussi des tonnes de CO2 piégés dans la maison pendant toute sa durée de vie, c’est toujours ça en moins dans notre atmosphère. Les isolants retenus sont à la fois efficaces et écologiques: laine de bois, fibre de bois et ouate de cellulose.

    Dans le même esprit, un chantier bois produit considérablement moins de déchets et de pollutions, et il règne parait-il sur ces chantiers une ambiance particulière qui s’explique probablement par le plaisir qu’ont les charpentiers à travailler le bois. Y-a-t’il beaucoup d’amoureux du parpaing sur les chantiers dits classiques ?

    Ensuite la forme, l’architecture et l’implantation du bâtiment auront une importance cruciale. Une forme ramassée, parallélépipédique pour limiter les déperditions et les pont thermiques et faciliter son chauffage (on a pas pu faire mieux que le L, on était trop attachés au plain pied). Les pièces techniques comme le garage ou la buanderie idéalement placées au nord (là on aurait pu mieux faire). Les passées de toit les plus longues possibles (nous avons opté pour 80 cm) afin d’offrir en été le maximum d’ombrage sur les parois et les ouvertures pour limiter les besoins en climatisation. Enfin une végétation intelligemment sélectionnée contribuera aux mêmes objectifs. Des arbres à feuilles caduques au sud pour procurer de l’ombre en été mais laisser passer les rayons de soleil en hiver quand ils sont les bienvenus et des essences à feuillage persistant au nord pour freiner les assauts du vent.

    Ensuite évidemment un mode de chauffage tournant résolument le dos aux énergies fossiles donc exit le fuel, non au gaz qui vient d’arriver dans le rue. Ca sera donc le bois et avec le minimum d’électricité en complément. Non également pour le moment au solaire photovoltaïque dont le boom actuel me laisse vraiment sceptique. Tous les braves gens qui s’équipent actuellement à grands frais n’aurait-il pas meilleur compte à investir massivement dans l’isolation de leur logement ? La production d’eau chaude sanitaire sera des plus classiques avec l’installation d’un cumulus. La durée d’amortissement d’un chauffe eau solaire nous a également paru trop longue.

    Continuons avec les économies d’eau. C’est une ressource certes encore abondante chez nous mais son prix a à peine commencé son escalade. Nous allons donc nous équiper d’une cuve de récupération d’eau enterrée de 3000 litres. Nous ne la raccorderons malheureusement pas aux sanitaires car le budget ne le permet pas, c’est donc le potager et les fleurs qui en profiteront.

    Voilà l'engin, extra-plat

    A ce point vous aurez probablement compris que notre objectif n’était pas la certification à tout crin mais plutôt de piocher dans les solutions qui nous permettraient de bâtir une maison homogène, agréable à vivre et constituant déjà un sérieux progrès par rapport à la majorité des construction de ce pays.

    Encore un aspect de ce projet de construction qui est passé par de nombreuses versions, je vous livre les principales:

    1. Initialement nous étions partis sur une solution résille électrique dans le coin jour et radiants dans le coin nuit.
    2. Ensuite nous avons exploré la solution pompe à chaleur Air-Eau alliée à un plancher hydraulique dans toute la maison. Nous avons exclu la PAC géothermie par capteur horizontal car le terrain est déjà arboré et par forage pour cause de prix trop élevé.
    3. Enfin la dernière version, et celle que nous avons retenue, se contente d’un poêle à bois dans le salon et quelques radiants dans les chambres et sèche serviettes dans les salles de bain.

    Note: Chaque solution était accompagnée d’un poêle à bois.

    Pourquoi avoir évacué la solution 1 ? Trois raisons:

    • Le tout électrique de la solution (si on fait abstraction du poêle à bois évidemment)
    • L’émission supposée par les résilles électriques de champs magnétiques importants (à démontrer quand même)
    • Et le plus important, l’inertie de la dalle que nous jugeons inappropriée dans une MOB

    Pourquoi avoir évacué la solution 2 ? Quatre raisons:

    • Le prix ! L’amortissement de ce genre d’investissement est hypothétique (surtout sur un devis à 25 K€ comme nous avons pu avoir)
    • L’inertie de la dalle comme pour la solution 1 (j’y reviens plus bas)
    • Le coût d’entretien et la durée de vie inconnue
    • Le bruit du ventilateur extérieur, qui peut être à l’origine de querelles de voisinage

    Pourquoi nous avons retenu la solution 3 ?

    • Pour son coût inférieur (toujours là le nerf de la guerre …)
    • Pour son aspect écolo et développement durable. Le bois est une ressource abondante en France et inépuisable lorsqu’elle est bien gérée. Nous allons à priori rester à l’écart du poêle à granules qui est certes plus confortable à l’usage mais qui s’avère plus complexe, plus cher, dépend de l’électricité pour fonctionner et surtout dépend des prix des granules. Je n’ai pas très confiance dans l’évolution des prix de ce combustible sur lequel une certaine spéculation existe déjà (je sais il en est de même sur le bois dans certaines régions).
    • Pour l’absence d’inertie dans la dalle. Après avoir longuement lu sur ce sujet des témoignages de MOBistes n’ayant allumé leur PC qu’une fois ou même jamais, ou d’autres se plaignant d’avoir trop chaud, nous avons pris le partie d’une maison réactive. Celle-ci devra monter rapidement en température en hiver grâce à son isolation supérieure et inversement devra être capable d’être rafraîchie rapidement en été. Nous irons chercher le peu d’inertie tout de même nécessaire dans le dallage isolé en sous face et dans un mur de refend en béton de 20 cm visible sur le plan derrière le poêle.
    Pour être complet je signale que nous allons probablement ajouter des aérations hautes au dessus des portes pour permettre une circulation de l’air chaud portes fermées (solution en vogue chez nos cousins du Québec, on les salue!).
    Evidemment nous ne saurons qu’au milieu de l’hiver prochain si nos choix auront été judicieux, mais j’ai confiance qu’ils s’avèreront l’être.

    C’est une préoccupation largement ignorée en construction classique mais qui est essentielle lorsque l’on construit une MOB. Une maison bien étanche à l’air présente les avantages suivants:

    • Efficacité énergétique supérieure (on ne fait pas rentrer l’air froid ou l’air chaud en été). Un bâtiment où l’étanchéité à l’air aura été mal prise en compte pourra consommer 12kWh/m2.an en plus (alors qu’on évalue à 20 kWh/m2.an les besoins en chauffage pour une maison BBC, soit 40% de conso en plus !).
    • Meilleur confort thermique (l’air froid sur les pieds) et acoustique (les aération dans les fenêtres)
    • Hygiène et santé par une meilleure qualité de l’air intérieur (si la ventilation est adaptée évidemment, la VMC double flux équipée de filtres changés régulièrement filtre les pollens)
    • Conservation du bâtiment (plus sain il durera plus longtemps, c’est essentiel pour le bois)
    • Maîtrise et répartition des débits de ventilation (la quasi totalité de l’air doit passer par la VMC double flux, il est ainsi filtré et réchauffé en hiver)

    Ca fait beaucoup d’avantages tout ça mais comment y parvient-on ? L’étanchéité doit être une préoccupation de chaque instant dès que l’on commence à monter les murs sur la dalle. Chaque entrée d’air possible doit être calfeutrée, soit avec un scotch soit avec un mastic. Le pare vapeur ou frein vapeur remplit ce rôle d’écran à toute entrée d’air. Il est situé à l’intérieur de la maison et ne doit jamais être percé. Dans le cas où il doit être traversé par une gaine électrique ou autre, l’étanchéité autour de la gaine et dans la gaine doivent être assurées. Cet écran doit être continu du sol au mur et jusqu’au plafond afin de réaliser une enveloppe qui sera le moins possible traversée.

    Dans cette enveloppe délimitant un volume étanche et chauffé on fait en sorte d’héberger tous les réseaux:

    • eau
    • électricité (qui n’a jamais senti de l’air froid rentrer par un interrupteur ?)
    • ventilation (pour que les réseaux de gaines ne soient pas exposés au froid des combles, on évite ainsi d’utiliser des gaines isolées, bien plus chères)

    Afin de loger tout ces réseaux dans le faux plafond (entre les plaques d’OSB vissées sous les fermettes qui servent de pare vapeur, et les plaques de BA13 fixées à des suspentes), nous avons rehaussé les murs de 30 cm pour ménager un vide technique de 30 cm qui devrait être suffisant. On conserve ainsi une hauteur sous plafond classique de 2,50 m.

    Comment être certain que l’étanchéité a été bien réalisée ? Il faut faire un test d’infiltrométrie avec une Blower Door ou porte soufflante.

    Une Blower Door en action (test intermédiaire)

    On démonte la porte d’entrée et on met une Blower Door à la place avec laquelle on va mettre le bâtiment en dépression. A l’aide d’une poire à fumée, on peut mettre en évidence les fuites et les boucher immédiatement s’il s’agit d’un test intérmédiaire. Lors du test final, on ne peut généralement que constater et rarement réparer.

    Nous avons réussi à négocier un test intermédiaire inclus dans la prestation de l’entreprise qui nous fait les lots gros oeuvre, ossature, charpente, couverture, menuiseries extérieures et isolation. Charge à nous de bien superviser les artisans qui feront le second oeuvre pour qu’il ne détériorent pas l’enveloppe étanche. Nous ne ferons probablement pas de test final qui permet de certifier le niveau d’étanchéité mais ce n’est pas encore totalement arrêté.

    Voilà c’est tout pour l’étanchéité, je vous donne rendez-vous pour discuter BBC, HQE et bâtiment bio-climatique dans un prochain article.