Vous avez probablement déjà entendu parler de ces termes dans les médias sans forcément savoir tout ce qu’ils recouvrent. Je ne vais pas (cette fois) vous assommer de définitions mais plutôt passer en revue une liste non exhaustive de ce qui peut faire qu’une maison obtienne ce genre de qualification.

En premier lieu évidemment une isolation très performante. Ca a été notre choix dès le début et je m’en suis déjà expliqué dans les articles précédents.

En second lieu, l’utilisation de matériaux ayant une faible énergie grise. L’énergie grise est la somme des énergies pour produire et acheminer les matériaux sur le chantier, et par voie de conséquence la quantité de gaz à effet de serre produite. Par essence (sans mauvais jeu de mots) le bois est parmi les matériaux ayant l’énergie grise la plus faible, sauf si on les fait venir d’Australie évidemment. C’est pourquoi nous avons opté pour le bardage mélèze dont la provenance est toujours Européenne. Le Red Cedar, plus classe, plus cher, doit lui traverser l’atlantique pour arriver chez nous. Le bois c’est aussi des tonnes de CO2 piégés dans la maison pendant toute sa durée de vie, c’est toujours ça en moins dans notre atmosphère. Les isolants retenus sont à la fois efficaces et écologiques: laine de bois, fibre de bois et ouate de cellulose.

Dans le même esprit, un chantier bois produit considérablement moins de déchets et de pollutions, et il règne parait-il sur ces chantiers une ambiance particulière qui s’explique probablement par le plaisir qu’ont les charpentiers à travailler le bois. Y-a-t’il beaucoup d’amoureux du parpaing sur les chantiers dits classiques ?

Ensuite la forme, l’architecture et l’implantation du bâtiment auront une importance cruciale. Une forme ramassée, parallélépipédique pour limiter les déperditions et les pont thermiques et faciliter son chauffage (on a pas pu faire mieux que le L, on était trop attachés au plain pied). Les pièces techniques comme le garage ou la buanderie idéalement placées au nord (là on aurait pu mieux faire). Les passées de toit les plus longues possibles (nous avons opté pour 80 cm) afin d’offrir en été le maximum d’ombrage sur les parois et les ouvertures pour limiter les besoins en climatisation. Enfin une végétation intelligemment sélectionnée contribuera aux mêmes objectifs. Des arbres à feuilles caduques au sud pour procurer de l’ombre en été mais laisser passer les rayons de soleil en hiver quand ils sont les bienvenus et des essences à feuillage persistant au nord pour freiner les assauts du vent.

Ensuite évidemment un mode de chauffage tournant résolument le dos aux énergies fossiles donc exit le fuel, non au gaz qui vient d’arriver dans le rue. Ca sera donc le bois et avec le minimum d’électricité en complément. Non également pour le moment au solaire photovoltaïque dont le boom actuel me laisse vraiment sceptique. Tous les braves gens qui s’équipent actuellement à grands frais n’aurait-il pas meilleur compte à investir massivement dans l’isolation de leur logement ? La production d’eau chaude sanitaire sera des plus classiques avec l’installation d’un cumulus. La durée d’amortissement d’un chauffe eau solaire nous a également paru trop longue.

Continuons avec les économies d’eau. C’est une ressource certes encore abondante chez nous mais son prix a à peine commencé son escalade. Nous allons donc nous équiper d’une cuve de récupération d’eau enterrée de 3000 litres. Nous ne la raccorderons malheureusement pas aux sanitaires car le budget ne le permet pas, c’est donc le potager et les fleurs qui en profiteront.

Voilà l'engin, extra-plat

A ce point vous aurez probablement compris que notre objectif n’était pas la certification à tout crin mais plutôt de piocher dans les solutions qui nous permettraient de bâtir une maison homogène, agréable à vivre et constituant déjà un sérieux progrès par rapport à la majorité des construction de ce pays.