Il y a de ça trois jour nous avons franchi le cap de la première année dans notre MOB, c’est donc l’occasion de faire un bilan. Bilan sur la vie à bord, mais aussi bilan sur les choix constructifs, ceux qui se sont avérés les bons, ceux qui furent moins bons, mais aussi les regrets (il y en a quelques un). Préparez-vous pour un post à rallonge !
En premier lieu le choix de construire une MOB plutôt que du traditionnel est toujours assumé et rien de significatif n’est venu nous faire regretter ce choix un brin audacieux à l’époque. Le voisinage un peu déconcerté au départ s’est depuis habitué à cet ilot de bois dans un océan de béton. Surtout qu’est venue s’ajouter dans le courant de l’été la terrasse elle aussi en bois sur laquelle je n’ai toujours pas bloggé (la période de calme des fêtes pourrait être l’occasion de réparer ce manque, on y croit !).
Passons donc en revue les choix constructifs.
- Le plain pied: Sans discussion le bon choix qui correspond à notre mode de vie et à la configuration du terrain. Certes d’un point de vue chauffage et répartition naturelle de l’air chaud c’est loin d’être idéal, tout le monde le reconnaîtra, mais encore une fois notre mode de vie n’en est pas affecté. En hiver, une douce chaleur règne dans la partie jour et une saine et relative fraîcheur dans la partie nuit permet de dormir dans d’excellentes conditions car chacun sait qu’une chambre surchauffée est très déconseillée.
- Le bardage mélèze: très bon choix, sa teinte n’a quasiment pas varié en un an (on voit tout de même une différence sous les volets battants) et la maison est aussi belle qu’au premier jour. Les importantes dépassées de toit ont probablement un rôle important dans sa préservation face aux éléments.
- Passons naturellement au mode de chauffage: Un temps retenu puis mis de côté, le plancher chauffant hydraulique a été écarté au profit d’un poêle Norvégien. C’est un des choix dont je suis le plus satisfait. Bien plus économique à l’achat qu’un plancher chauffant accompagné d’une PAC ou d’une chaudière (d’un rapport de 6 à 7), très économique en fonctionnement et relativement souple d’utilisation. Certes nous n’avons pas le confort d’un thermostat qui gère automatiquement la température et l’allumage en notre absence mais à ce jour, l’isolation et l’inertie thermique de la maison nous permettent de maintenir une température moyenne sur la journée de 20°C avec un feu le soir et un le matin s’il fait vraiment froid. Au niveau de la consommation en bois de chauffage c’est là aussi très économique. Sur la première année je n’ai consommé que 2,5 stères de bois de hêtre bien sec sur les 5 stères commandés. Pour la deuxième année j’ai dû commander 4 nouveaux stères car c’est le minimum livrable par mon fournisseur local. Notre Contura 590, démarré uniquement en allumage top-down, lorsqu’il est allumé tourne toujours à plein régime pour tirer le maximum de calories du bois et créer le minimum de cendres. La vitre toujours pas nettoyée après plus d’un mois de chauffage est quasi aussi propre qu’avant le début de la période de chauffe.
- Du chauffage on glisse en douceur vers l’isolation. Là évidemment il y a toujours de la place pour l’amélioration mais elle a un coût. Nous avons aussi dû composer avec des contraintes d’épaisseur des murs pour faire rentrer la maison sur le terrain en restant à distance réglementaire des clôtures, tout en préservant la surface habitable. Notre sandwich isolant est donc plutôt satisfaisant et nous apporte un bon confort d’hiver mais aussi d’été ce qui était le but initial. J’ai un petit regret concernant les portes et fenêtres qui auraient mérité plus de soin au niveau de l’étanchéité à l’air mais je chipote (notamment sur les coulissants à frappe qui si c’était à refaire ne seraient probablement pas retenus). L’inertie thermique sans être démentielle est toutefois sensible été comme hiver. On n’a pas l’impression de ne chauffer que l’air, les matériaux et en premier lieu le carrelage et la dalle profitent largement des phases de chauffe et stockent des calories qui sont libérées pendant les longues périodes de « non-chauffe ». Concernant le vitrage, les sirènes du triple sont tentantes mais je persiste à penser qu’à notre altitude le double reste suffisant et son facteur solaire reste plus intéressant pour faire rentrer des calories gratuites. Enfin parlons un peu des ponts thermiques. L’isolation extérieure nous prémunit contre la plupart d’entre eux et c’est confirmé par les photos prises par la caméra thermique que j’ai pu brièvement tester, cependant comme je l’avais pressenti au moment de la construction, la conception des seuils constitue bel et bien un beau pont thermique mis en évidence par la même caméra (je tâcherai de poster des photos illustrant ceci).
- On enchaîne avec la ventilation: Là ce fut plus rock’n roll ! Nous avons été embêtés de longs mois par notre bloc double flux sur lequel l’évacuation des condensats se faisait de partout sauf par le tuyau prévu à cet effet … Je vous fais l’histoire courte, après un remplacement de bloc jugé défectueux par tous, il s’est avéré finalement qu’une inversion par notre électricien de deux gaînes de ventilation était à l’origine de ce grave dysfonctionnement. Ceci réglé courant de l’été, je juge ce bloc satisfaisant, pas trop bruyant car fixé au mur sur des silent-blocs et surtout isolé dans le sas d’entrée. Son rendement tourne autour des 85% ce qui est tout à fait correct quoiqu’un peu éloigné des chiffres constructeur mais c’est la règle. Je regrette de ne pas avoir investi dans un réseau de gaines rigides en acier galva mais le prix aurait été tout autre. Le nettoyage et surtout le replacement des filtres présente un coût à ne pas négliger, ainsi que la consommation électrique que je n’ai pas chiffrée mais tout ceci est le prix à payer pour le confort apporté.
- Consommation électrique ? Ok enchaînons là-dessus: J’ai suivi de manière assez régulière ma consommation en heures pleines et en heures creuses sur une feuille de calcul ce qui me permet de chiffrer sur des périodes précises mon coût moyen quotidien en électricité. Au cœur de l’été lorsque la maison était inhabitée et le chauffe-eau arrêté, la consommation plancher était de 9,6 kWh (soit 1,04€/j). Au plus fort de l’hiver, les sèche serviettes et les radiants étant sollicités, nous avons culminé à 28,6 kWh (soit 3,09€/j). Au final sur une année, la consommation totale s’établit à 6700 kWh, sachant qu’il faut intégrer à cette consommation le réchauffage initial de la maison avant emménagement et ce en partie avec les radiants dans la partie nuit, l’éclairage halogène surpuissant utilisé par le peintre pour vérifier la qualité des joints avant de peindre, ainsi que l’absence pendant quelque mois de programmation optimisée des sèche serviettes et des radiants. Je table donc sur une consommation inférieure pour l’année prochaine. Je me suis également livré à l’exercice consistant à situer notre consommation totale en énergie (électricité + bois) par rapport à la norme BBC. Compte tenu de notre zone géographique, la limite à ne pas dépasser pour nos 150m2 habitables est de 9000 kWh. Mon évaluation nous place autour des 10000 kWh en incluant le chauffage au bois (exercice périlleux dépendant de l’essence brûlée, son degré d’humidité ainsi que le rendement du poêle) ce qui n’est pas mal du tout. Je pense que notre cumulus surdimensionné est pour beaucoup dans le dépassement de cette limite mais ça ne me fait pas regretter pour autant de ne pas avoir mis un chauffe eau solaire (pas pour l’instant en tout cas) dont l’amortissement aurait été impossible. Je me félicite par contre de l’usage quasi généralisé de LED et de quelques ampoules basse conso qui nous permettent de nous éclairer correctement sans arrières pensées.
- Puisque j’ai évoqué le sas d’entrée parlons un moment de la disposition des pièces: Je me félicite d’avoir prévu ce sas qui fait un tampon idéal avec la porte d’entrée ainsi que la buanderie qui fait elle le tampon avec le garage. Cette dernière n’est chauffée que par le cumulus de 300L (j’y reviens plus bas) et mon tableau VDI; la porte de service désormais quasi étanche depuis le remplacement de sa « prédécesseuse » un tantinée voilée, l’isole correctement du garage.
- Sans transition, évoquons le sujet qui fâche, la plomberie ! Je ne vais pas détailler à quel point le travail a été bâclé, nécessitant des interventions régulières pour colmater des fuites un peu partout; sur le PER qui insuffisamment fixé génère d’agaçants coups de bélier en plusieurs endroits et pour finir sur la pose des meubles de salle de bain réalisée à la va vite, comme le reste. Chacun sait que trouver un bon plombier est une gageure, nous n’avons pas été gâté sur ce plan là (note plaquiste et notre électriciens furent à l’opposé plutôt capables), si c’était à refaire je le choisirais avec beaucoup plus de soin.
- Attardons nous maintenant sur mon dada du moment, la domotique: Ici c’est un peu mitigé. Je regrette par exemple le choix des volets roulants commandés par le système sans fil RTS de Somfy. Certes c’est plutôt sécurisé mais c’est très fermé et très difficilement inter-connectable. De plus j’ai récemment découvert grâce à la caméra thermique, que chaque boîtier récepteur RTS encastré au mur (7 au total), dissipe une quantité de chaleur non négligeable et consomme en permanence d’après un post vu sur un forum dans les 6W !! Le déploiement d’un réseau VDI supportant téléphone, ethernet Gigabit et vidéo est résolument une bonne chose même si quelques prises supplémentaires auraient été les bienvenues. Dans le même ordre d’idée, une baie de brassage digne de ce nom m’aurait permis de loger mon équipement domotique au prix de moins d’acrobaties. Je regrette également de ne pas avoir prévu des gaînes vides pour tirer de nouveaux câbles ou de n’avoir pas déployé un réseau 1-wire comme évoqué dans un article précédent. En poussant à l’extrême, une installation électrique basée sur un bus KNX aurait été le top du top mais quel électricien pour m’installer ça et à quel prix ?
Je vais en rester là de cet article à rallonge pour ne pas provoquer l’indigestion, juste avant le réveillon de Noël ce serait bien dommage. Je souhaite donc à tous et à toutes de passer de bonnes fêtes et comme l’année passée, j’agrémente l’article de quelques visuels de circonstance, que chacun y trouve son bonheur
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